Les garimpeiros
Au fond des barranques, larges fosses creusées, au milieu de la jungle, dans le lit des rivières qu’ils ont au préalable détournées, les garimpeiros manipulent leurs lances monitor. Semblables à celles des pompiers, elles envoient un puissant jet d’eau sur la couche minéralisée qui recouvre le fond des barranques. C’est là, mêlées à d’autres sédiments, que sont les paillettes et les pépites tant convoitées. Un mélange que les ouvriers liquéfient donc avec leur canon à eau.
La boue aurifère obtenue est aspirée par une pompe et recrachée sur une structure composée de plans inclinés, la table de lavage. Cette table retient les particules d’or contenues dans la boue grâce à un système de moquettes en plastique et de grilles métalliques placées en travers du flux. Reste ensuite à récupérer l’or piégé sur la table par amalgamation avec du mercure.
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Près des sites d’exploitation, les « clandos » trouvent ce dont ils ont besoin et envie. Nourriture, bière, whisky, nécessaire de toilette, sans oublier les femmes, viennent jusqu’à eux en pleine forêt. L’or, la violence, la drogue, le sexe et l’alcool y forment un cocktail détonnant. Avec une loi : celle des armes.
Les garimpeiros sont des forçats qui espèrent faire fortune de l’autre côté de la frontière. Têtus, motivés, bien décidés à ramener ce métal précieux synonyme de vie meilleure pour leur famille restée dans les Etats pauvres du Brésil qu’ils ont quittés, ils sont prêts à tout pour rejoindre les chantiers guyanais.
Ils savent qu’avec moins d’une dizaine de milliers d’euros ils pourront construire une petite maison dans leur région natale. « Ce n’est pas le loto, c’est la ruée vers l’or », signale [l’ancien] responsable du service de la police aux frontières de Saint-Georges, dans l’est du département, face au Brésil. Une manière de dire que les garimpeiros ont toujours l’espoir de décrocher le gros lot, de tomber sur LE filon qui les rendra riches… La suite, c’est dans « Guyane française, l’or de la honte », publié le 26 septembre 2007 chez Calmann-Lévy.
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