L’or et le plomb… des armes

Publié le par Axel M


En cette fin d’après-midi d’août, [sur ce chantier situé dans l’est de la Guyane,] les ouvriers procèdent à la levée, moment crucial au cours duquel la table de lavage est nettoyée pour récupérer les paillettes d’or arrachées au lit de la rivière. [La table de lavage est du matériel d’orpaillage sur lequel est recrachée la boue aurifère préalablement aspirée par une pompe dans le lit de la rivière. Cette table retient les particules d’or contenues dans la boue grâce à un système de moquettes en plastique et de grilles métalliques placées en travers du flux.]

 

L’inquiétude est visible sur le visage des employés. Cinq jours plus tôt, ils ont aperçu des rôdeurs armés aux abords de leur campement. En poussant les investigations, ils ont même découvert des traces de bivouac fraîches et tout indique que les rôdeurs, après avoir repéré les lieux, s’apprêtent à commettre un braquage. « Les gendarmes étaient prévenus dès le début. Ils me conseillèrent simplement de me méfier et d’être sur mes gardes », raconte aujourd’hui [le responsable, un exploitant minier légal.] Message reçu cinq sur cinq. Il se procure des armes et appelle en renfort un agent d’une société de sécurité de Cayenne.

 

Tendus, les ouvriers commencent la levée. Ils ôtent de la table de lavage les moquettes qui retiennent prisonnières les particules de précieux métal. Elles sont chargées dans un pick-up pour être traitées sur la base-vie, plus dégagée que le chantier, et d’où on peut donc mieux surveiller les environs.

 

Le convoi, constitué de trois véhicules, s’ébranle en direction du campement. Il emprunte un passage encaissé. C’est l’endroit qu’ont choisi les rôdeurs, des Brésiliens, pour tendre une embuscade digne des attaques de diligences dans les films hollywoodiens. La suite, c’est dans « Guyane française, l’or de la honte », publié le 26 septembre 2007 chez Calmann-Lévy.

 

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